Claude Vallée, agr., M. Sc.
Professeur en horticulture
l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ),
Campus de Saint-Hyacinthe

Téléchargez le document original sur le site Agri-Réseau

Mieux comprendre les menaces!

Les causes du déclin important des populations de monarques sont multiples, complexes et continentales (climat, pesticides, changements climatiques, pertes d’habitats, etc.). Ces menaces sont présentes sur tout le trajet migratoire du papillon. Suivons son parcours afin de mieux comprendre.

Plantes envahissantes, menaces supplémentaires

La présence d’espèces végétales envahissantes, tel le phragmite (ou roseau commun), dédruit les habitats favorables aux monarques, riches en asclpiades et plantes nectarifères.

Au Mexique
C’est dans l’État du Michoacán, au Mexique, que se trouve la zone où des milliards de papillons hivernent en montagne, dans les forêts de sapins oyamel (Abies religiosa), où il y trouve refuge. À ces endroits règne un microclimat particulier, attribuable à la présence d’arbres. Or, des coupes de bois, légales et illégales, pratiquées par les différentes communautés locales et des forestières viennent altérer le climat très fragile de ces sites et réduire les zones potentielles d’hivernage. À ce fléau s’ajoutent les éléments naturels déjà présents tels les vents, les orages, les vagues de froid et la prédation (fourmis, souris, etc.), qui ont toujours fait partie des dangers sur place.

Afin de protéger les sites d’hivernage du papillon, « la Réserve de biosphère du papillon monarque » a officiellement été déclarée par l’UNESCO en 2008. Des efforts de protection et d’éducation ont également été mis en place par les autorités locales et fédérales afin de contrer les coupes illégales. Malgré ces actions, le tout reste fragile en raison des tensions locales liées au développement agricole, au développement des communautés et des conflits territoriaux entre ces dernières.

Lors de la migration printanière
Tout au long du corridor migratoire, l’urbanisation et l’agriculture ont grandement détruit les habitats favorables aux papillons. La présence de plantes appartenant au genre Asclepias (unique nourriture de la chenille du monarque) et d’autres plantes nectarifères se font de plus en plus rares. Cette perte d’habitats florifères, leur appauvrissement et l’espacement entre ces zones font en sorte que la nourriture est plus difficile à trouver.

En milieu agricole, l’utilisation industrielle d’insecticides et d’herbicides touche doublement les monarques. Cette pratique pollue leur milieu de vie et diminue grandement le nombre de plantes nécessaires à leur survie.

Les changements climatiques occasionnent également plus d’écarts nuisibles tels les sécheresses, les pluies record, les tornades et les gels tardifs au sol (retardant l’émergence des asclépiades), qui deviennent des menaces additionnelles pour les populations.

Malheureusement, tout comme pour les régions du sud, l’urbanisation et l’agriculture accélèrent la perte d’habitats riches et sains pour le monarque. En plus de cette situation, les sécheresses estivales, plus fréquentes, ralentissent le développement des plantes nécessaires pour la reproduction et l’accumulation de réserves vitales pour la migration et la période d’hivernation.

Comme si ce n’était pas assez, les automnes tardifs peuvent également stimuler la formation prématurée des organes sexuels et nuire à la force du papillon pour son retour au Mexique. Ce dernier aura moins de réserves, mais surtout le pouvoir de se reproduire en cours de route. N’oublions pas qu’il meurt peu de temps après la reproduction ou la ponte.

Lors du retour vers le Mexique
De nombreuses embûches peuvent survenir lors du long trajet migratoire du papillon vers le sud, un périple d’environ deux mois et demi. Tempêtes et ouragans, plus fréquents qu’avant, sont susceptibles de décimer et de détruire plusieurs envolées. Importante pour la prise de poids en cours de route, la présence de ressources nectarifères sur leur trajet se raréfie. Dans de bonnes conditions, le monarque multiplie par six son poids avant d’atteindre le Mexique. Encore une fois, la perte d’habitats riches en fleurs nectarifères lui est néfaste.
En résumé, nombreuses sont les menaces que subissent les populations de monarques tout au long de leur cycle annuel. Regardons maintenant les solutions, afin de passer aux actes.

Automne chaud et risque d’arrêt en Floride

Une populationn de monarques non migratoire réside en permanence au sud de la Floride. Des études récentes ont trouvé au sein de cette colonie des individus migrateurs provenant du nord. Comment expliquer cette présence? Les cheercheurs ont une ipothèse. Lors d’un automnechaud, le développement sexuel des papillons migrateurs peut être prématurémentencleché. Un accoplement fait avant la migration, ou un peu plus tard, ferait en sore que la migration, notamment en Floride, après uoi elle meurt. Pour ce qui est de sa progénéture, les cercheurs craignent qu’elle reste sur place intégrant la population locale non migratrice de cette région.